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Maison d’édition indépendante fondée en 1992


Vivre par vœu

Une introduction pratique à huit chants et textes essentiels du zen Sôtô

Shohaku Okumura

en stock
Collection : Le Prunier
Nombre de pages : 352
Format : 150 x 225
Date de parution : février 2020
ISBN : 978-2-35432-334-9
22,00€
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Traduit de l'anglais (USA) par Shoju Mahler

Comme dans toutes les écoles bouddhiques, les pratiquants du zen Sōtō récitent quotidiennement des versets, des sutras, des poèmes pendant les rituels et les autres activités formelles, dans les dojos, les centres et les temples zen. Ces textes sont d’origine indienne ou chinoise, ils ont une longue histoire et leur sens profond peut être difficile à saisir.
   Dans cet ouvrage, Shohaku Okumura Rōshi éclaire par ses commentaires huit de ces textes : « Les quatre vœux de bodhisattva », « Le verset de repentance », « Le verset des Trois Refuges », « Le verset du kesa », « Les chants des repas », « Le Sutra du cœur », « Le Sandōkai » et « Le verset d’ouverture du sutra ».
   Il s’appuie sur sa vaste expérience pour illustrer leur signification et révéler la subtile imbrication du contexte culturel et historique qui les entoure. Pour le lecteur, c’est comme si un maître bienveillant, érudit et pratiquant depuis plusieurs dizaines d'années, expliquait patiemment et clairement, en les annotant, ces textes fondamentaux : les termes sanskrits ou chinois prennent un sens vif et personnel, les expressions hermétiques acquièrent une nouvelle résonance poétique, une profonde perception du Dharma apparaît, enrichissant notre compréhension.
Préface de la traductrice
Préface de l’édition originale
Préface de l’auteur
Introduction

1. Vivre par vœu : Les quatre vœux de bodhisattva
Le vœu du Bouddha Shākyamuni
Le poème de Katagiri Rōshi sur le vœu
Le vœu de D.T. Suzuki
Uchiyama Rōshi et le vœu
Les trois esprits
Le vœu comme sangha
Le vœu de Katagiri Rōshi
Le pouvoir des gouttes de pluie
La signification de vivre par vœu

2. S’éveiller à l’incomplétude : Le verset de repentance

3. Ultime abri : Le verset des Trois Refuges
Prendre refuge en le Bouddha
Prendre refuge en le Dharma
Prendre refuge en la Sangha
La raison pour laquelle prendre refuge
Trois sens du Triple Trésor
Les Trois Trésors comme maître, médicament et ami
Le lieu final où revenir

4. Cultiver le champ de mérites : Le verset du kesa

5. Le cercle continu d’offrande : Les chants des repas
Commentaires de Dōgen sur la signification de l’acte de prendre la nourriture
Versets des repas formels

6. Le son de la vacuité : Le Sutra du cœur
Mahaprajnāpāramita-hrdaya Sūtra
La situation dans laquelle le Sutra du cœur est exprimée
Qui est Avalokiteshvara ?
Les deux côtés
La vacuité en théorie
La vacuité dans la pratique
Le nez de Dongshan
Pas de bouddhisme
Pas de réalisation
Pas d’obstacle
Le grand mantra lumineux

7. Tout est un, un est tout : Convergence de la différence et de l’unité
« Sandōkai »
L’esprit du grand sage de l’Inde
Ancêtres « du Nord » et « du Sud »
Source spirituelle et effluents
Sujet-objet : interagir et ne pas interagir
Obscurité et lumière
Quatre éléments bruts
Racine et feuilles retournent à la source
Dans la lumière il y a l’obscurité
La boîte et le couvercle s’assemblent
Ne perdez pas de temps

8. La pratique sans fin ici et maintenant : Le verset d’ouverture du sutra

Glossaire des noms
Glossaire des termes et des textes
Version originale des textes et des chants commentés dans cet ouvrage
Préface de l’édition originale

À leur première rencontre avec les sutras, de nombreux débutants de la pratique du zen sont perplexes. Quelques mots semblent peut-être familiers, rencontrés dans d’autres lectures et peut-être le sens général semble-t-il apparent. Mais à la première lecture de nombreux sutras sont un mélange d’expressions étrangères impénétrables et de paradoxes illogiques. Les sutras peuvent présenter une autre sorte de problème aux élèves chevronnés. Après des années d’étude et de pratique, beaucoup d’entre nous, par réflexe spontané, se laissent emporter par des interprétations limitées des sutras que nous récitons si souvent. Ce livre vise directement ces deux difficultés. En tant que pratiquant de longue date, Shohaku Okumura parle clairement et directement de la signification personnelle et des implications de la pratique du zen. Il se sert de ses propres expériences de vie afin d’illustrer l’importance pratique des sutras pour l’étudiant débutant. En tant qu’érudit de la littérature bouddhique, il révèle la subtile imbrication du réseau culturel et historique qui entoure les mots si familiers à l’élève de longue date. L’effet est celui d’un ami bienveillant qui a pratiqué le zen depuis plusieurs dizaines d’années (et qui se trouve également être un bouddhiste érudit) et qui patiemment explique, annote et éclaire huit des sutras les plus importants. Les termes sanskrits ésotériques prennent un sens vivant et personnel. Les expressions vides et usées acquièrent une nouvelle résonance poétique. Les pratiquants néophytes ainsi que ceux qui sont expérimentés en retiendront une riche appréciation de ces sutras.
Prenez par exemple le mot « vœu ». De nombreux lecteurs, scientifiques, sceptiques et humanistes séculiers contemporains, trouvent ce concept clairement inconfortable. Certains pensent peut-être qu’il est entaché par la notion d’anciens dogmes drapés dans des robes moisies couvertes de joyaux. Cela suggère des règles rigides d’alimentation, de pratiques sexuelles, de vêtements et de hiérarchies sociales. Okumura Rōshi se sert des enseignements et de la poésie du Bouddha, de Dōgen, Katagiri Rōshi, Uchiyama Rōshi et d’autres personnes afin d’élucider le rôle central du vœu dans la pratique zen. Ce faisant il donne un sens neuf à ce mot. Au lieu d’un engagement statique, le vœu est présenté comme une expression dynamique quotidienne de l’aspect le plus fondamental de notre vraie nature. Il nous montre comment notre pratique de zazen, notre communauté zen et notre moyen d’existence peuvent être vivifiés et éclairés par le vœu.
La vacuité, ou shūnyatā, comme de nombreux concepts dans le zen, est insaisissable et paradoxale. Dans son chapitre sur le Sutra du cœur, Okumura Rōshi se sert des mots de maîtres choisis parmi les deux mille cinq cents ans de la tradition du zen afin d’élucider cette réalité complexe mais capitale. Le résultat est sur plusieurs niveaux, interculturel, philosophique et en même temps personnel. Son interprétation des cinq skandha peut être comprise comme une paraphrase d’un texte de neuroscience contemporain. Il cite Nagarjuna qui vivait il y a près de deux mille ans, afin de démontrer comment la conscience de la vacuité mène naturellement à une vie plus calme et plus stable dans notre monde moderne. L’impermanence et l’interdépendance ne sont pas de simples abstractions philosophiques, ce sont des aspects fondamentaux de notre existence quotidienne. La reconnaissance continue de cette réalité mène naturellement à la générosité, au non-ego, et au calme intérieur. L’appréciation et l’application de ce concept est un antidote pratique au malaise omniprésent dans notre société de consommation moderne.
Ce livre offre une opportunité aux lecteurs attentifs d’appliquer les perceptions cumulées de deux mille cinq cents ans de recherche spirituelle rigoureuse à leur propre existence quotidienne. Ce n’est ni une rapide panacée qui ne requiert aucun effort, ni un traité métaphysique abstrait, mais plutôt une série de panneaux indicateurs pour guider et inspirer le chercheur spirituel déterminé.

Dave Ellison